l'abbé Camille Donis de Mettet

Camille Donis 1874-1919, curé de Mettet.

Lors de l'invasion des Allemands, il brava tous les dangers pour donner des soins aux blessés français. Il veilla au soulagement des victimes de la guerre: nécéssiteux de la commune, prisonniers dans les camps, ouvriers inhumainement déportés.

Faire-part mortuaire de l'Abbé Donis décédé à l'âge de 45 ans Son attitude exemplaire voire héroïque en 1914 y est soulignée.

 

Récit de l’abbé Donis curé de Mettet, concernant les événements d’août 1914 :


Samedi soir à Mettet, logèrent chez moi dix officiers, dont le colonel. Vers minuit, les derniers habitants partaient. On fuyait comme on ne l’aurait pas fait devant l’arrivée de sauvages. Personne n’ignorait leurs exploits et je devais bientôt les éprouver moi-même.
Le colonel qui m’avait demandé à pouvoir se reposer sur un fauteuil parti vers 1H00.
Dimanche repassèrent de bonne heure, les derniers fantassins. Ils étaient à peine sortis du village que la canonnade commença. Elle dura de 8H30 à 17H00. Les Français étaient au sud de Mettet et sur Oret. 
Les Allemands étaient à Devant-les-Bois et au-delà de Biesme entre Biesme et Gougnies.
Comme le samedi, à l’ambulance située au château de Scry, tout le monde avait fui, même le médecin, Aussi comprenant que mon devoir était de ne pas abandonner les pauvres blessés, je m’y rendis ce dimanche à 8H00 du matin où j’y trouvais seulement le vicaire de Pontaury, une religieuse et deux ou trois hommes
Les Allemands étaient à Scry le dimanche vers 5H00 et restèrent là, aux portes du village.
Néanmoins, dimanche soir, à l’approche des Prussiens, les pauvres blessés français de l’ambulance étaient pris d’un affolement incroyable. J’avais beau les rassurer, ils avaient une peur des Allemands…Un blessé grave se traîne de l’étage à la cave pour avoir notre compagnie.
Bientôt retentirent les hurlements bestiaux : Voici les Allemands ! Ils descendent en dessous du château en se faufilant. Je dis à mes compagnons qu’il ne s’agit pas de se cacher ni de les craindre. Malheureusement, nous n’avions pas de brassard et le drapeau de la croix rouge se trouvait de l’autre côté du château, dans la rue. Je me présente à la porte principale, les autres suivent très timidement. Les soldats se précipitent, ils m’empoignent par le col en me criant : VOUS SEREZ FUSILLE DANS LA PELOUSE ! 
Je réponds tandis que l’on m’emmène brutalement  « Je voudrais bien savoir pourquoi je serais fusillé ? » mais ils ne veulent rien entendre. Ils nous saisissent et nous traîne dans la prairie. Une petite demoiselle est arrachée aux bras d’une religieuse et emmenée plus morte que vivante….

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