Ernest Biot de Mettet

Ernest Biot fils d'Ernest et de Cécile Luc, est né à Biesmerée le 13/08/1891. Epoux de Marceline Collard de l'Estroit.

Son père, photographe s'installe vers 1900, en France à Villerupt en Moselle (au sud-ouest de Esch sur Alzette), à l'époque c'est frontière franco-allemande. 

Cliché Biot-Luc prise à  Villerupt au poste frontière en 1906. On y voit des douaniers français et allemands

 

Quelques année avant la guerre, il s'installe à Mettet et crée le studio "Biot-Luc" à gauche de la façade de l'église.

Studio Biot-Luc à Mettet

Ernest était sous les armes dans l'artillerie de forteresse. En août 1914, il était avec son ami Alphonse Vandersmissen à la défense du fort liégeois de Loncin. Après la rédition du fort, il sera fait prisonnier. Il gardera des problèmes pulmonaires suite à la respiration prolongée de gaz et fumées lors de la défense et du bombardement du fort. Il connaîtra différents endroits d'incarcération dont le camp de Cellelager ( au nord de Hanovre) et d'Aselage-Börstel.

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Initié à la photographie dès son enfance, il ne fait aucun doute d'Ernest est à la base des nombreux clichés sur lesquels lui ou ses camarades prisonniers apparaissent. Comment s'était-il procuré un appareil photo et de la péllicule ? Tout comme les prisonniers se procurèrent les instruments de musique de leur fanfare visible sur certains clichés : on devine que le camp fonctionnait au bakchich ». En échange de services rendus ou de la promesse de tirer le portrait à ses fournisseurs et gardiens allemands. Se voir en photo, à l’époque, c’était révolutionnaire, cela faisait rêver. Il ne pouvait exercer son art que de connivence avec les Allemands. Les clichés étaient néanmoins soumis à la censure car ceux-ci ne laissent apparaitre qu'une vision "trop parfaite" et inexacte de la vie dans les camps. Contrairement aux visages tirés et les regards dans le vide qui eux ne peuvent mentir.

Les parents d'Ernest, son épouse et son jeune frère  sont en exil  au sud de Paris. Via la Suisse, Ernest peut communiquer avec eux par courrier.

Le studio Biot pendant la guerre. La famille est partie en exode.

Quelques planches remplacent la vitrine qui a été brisée par les Allemands en août 1914.

La famille Biot est en exil en France. 

Carte postale avec le cachet de E Biot Livry-sur-Seine (à gauche)

 

Cliché d'Ernest Biot (père), réfugié en France. Il s'agit d'un canon allemand de 280mm capturé en août 1918 et exposé à Paris à la gare du champ de Mars

 

Ernest revient de sa déportation très affaibli. Sur un cliché pris après l'armistice, il apparait entre ses camarades comme un homme brisé.

Photo prise dans la camp de Aselage 

Malgré l'affiche, les visages ne peuvent mentir

Tout de suite après la guerre 

Ernest parmis ses camarades du cercle l'Indépendant apparaît très amaigri. 

 

Après la guerre, son jeune frère, Valère reprendra le studio, tandit qu'Ernest, habitera juste à côté et tiendra un café : un lieu de rendez-vous des anciens combattants, jusque bien après la deuxième guerre mondiale. Travaillant aussi en collaboration avec son frère, Ernest continuera d'utiliser ses talents artistiques, comme retoucheur coloriste de photographies: une activité très en vogue à cette époque, qui allait de pair avec l’art de la photographie. Il s’agissait de créer des effets d'embellissement sur des portraits, mettant du pétillement dans les yeux des modèles, re-travaillant les cils, rehaussant la prestance et la beauté des bustes et des silhouettes. Un minutieux travail d’artiste. Ernest sera aussi actif dans diverses associations de Mettet, comme le footboall.

Anciens combattants de la première guerre. En partant de droite: 1e Léon Colin, 4e Ernest Biot.
Le studio de photographie de Valère et le café d'Ernest Biot Ernest à Droite avec Léon Colin et l'équipe de footboall de Mettet

Ernest Biot décède à Mettet le 12 juin 1967. Il est inhumé au cimetière de la localité.

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